Portrait inspirant de femmes inspirantes – Alyson Lapointe

« Je reste confiante ; les choses évoluent petit à petit, et évolueront encore, dans le bon sens. Pour mes enfants, c’est normal que maman travaille en construction et que papa passe le balai dans la maison… »

ALYSON LAPOINTE

ALYSON LAPOINTE

Tuyauteure

Alyson Lapointe est une bâtisseuse. Elle l’est chaque jour dans le cadre de son métier de tuyauteure sur de gros chantiers, notamment des résidences de personnes âgées. Elle l’est aussi chaque jour grâce à l’énergie qu’elle dégage et qu’elle déploie pour construire un milieu de travail à son image, empathique et rassembleur.

Bâtisseuse, elle l’est aussi dans sa vie personnelle. En plus d’un cadre familial bien rempli – elle est famille d’accueil, mère d’une fille, enceinte d’une deuxième, maîtresse de quelques animaux et main verte pour de nombreuses plantes – une femme qui est épaulée par sa famille, elle trouve encore le temps de siéger à plusieurs comités tels que le Comité des femmes de son syndicat: Femmes Unies du local 144 ou le Centre d’orientation et de formation pour femmes en recherche d’emploi (COFFRE) du Quartier de l’emploi du Haut-Richelieu.

Était-elle prédestinée à travailler dans l’industrie de la construction ? « Oh, que non ! » Alors qu’elle a toujours été attirée par le milieu de la santé, elle voulait devenir médecin… chez les Martiens car elle souhaitait aussi être astronaute. Elle a donc entrepris des études, sans grand enthousiasme, tant ce qu’elle apprenait ne lui semblait pas concret. Elle s’est alors tournée par des études en tuyauterie (elle a gradué en 2014); un métier qu’elle adore en raison de ses nombreux défis sur le terrain et de son évolution continue avec de nouvelles technologies qui le transforment au quotidien.

Mais attention, « Lily la plombière », comme on la surnomme gentiment dans le métier, n’est pas naïve. « Il faut se battre tous les jours pour faire sa place en tant que femme », précise-t-elle. Il m’arrive encore, lorsque je me présente avec un collègue masculin, que mon interlocuteur ne s’adresse qu’à lui, ou qu’il demande à parler à mon boss si je me présente seule. Mais c’est moi le boss, monsieur ! ».

Ça ne l’empêche pas de s’ennuyer de son équipe durant son retrait préventif actuel en raison de sa grossesse; ses « boys », comme elle les appelle affectueusement, lui manquent. Cette affection, ils le lui rendent bien, tout en la respectant en tant que chef d’équipe, même si c’est parfois avec un petit côté protecteur qu’elle reçoit comme de la bienveillance.  

« En tant que femme en construction, on change les choses, une pierre à la fois. Car il y a encore beaucoup de travail à faire, et d’éducation à donner pour faire changer les mentalités. Ceci dit, il y a aussi des changements plus profonds à apporter dans l’industrie et dans la société pour permettre à plus de femmes de sauter le pas, et surtout de leur donner l’envie de rester. Je pense notamment à une meilleure conciliation travail et maternité sans pénalités ou encore à un financement d’aide au retour sur les bancs d’école. »

En tout cas, une chose est sûre, et tant pis pour les Martiens, on a la chance d’avoir une femme qui a les deux pieds sur terre et qui veille au grain sur le terrain.