« La construction, c’est avant tout un projet en collaboration pour créer un ouvrage. Quand les choses ne se déroulent pas comme prévu, c’est toujours gratifiant de trouver des solutions pour régler à l’amiable les enjeux. »

Me ANIK PIERRE-LOUIS
Avocate, EBC et Membre du conseil d’administration, Elles de la construction
S’il y a bien une femme qui doit faire preuve de rigueur, de doigté et de diplomatie dans son travail au quotidien, c’est Anik Pierre-Louis. Une main de fer dans un gant de velours, comme le dit si bien l’expression. Après avoir exercé à titre d’avocate et d’associée au sein d’un cabinet pendant huit ans, Anik a rejoint il y a deux ans EBC, qui est parmi les plus importantes entreprises de construction au Québec.
Qui dit grande entreprise dit gros chantiers, grosses équipes, gros montants d’argent, gros défis et parfois gros litiges… Si elle connaît très bien les paramètres et les règles inhérents à sa pratique d’avocate, c’est sur un tout autre terrain qu’elle a dû faire ses marques. Pour asseoir sa crédibilité et sa légitimité autour de la table de discussion aux côtés de plusieurs intervenants – du donneur d’ouvrage au sous-traitant – il a fallu qu’elle s’approprie rapidement les rouages et le jargon propres à l’industrie de la construction. Il faut dire que lorsque l’on fait appel à son expertise, c’est rarement quand il fait beau mais plutôt quand des tempêtes approchent. Lorsque des litiges surviennent sur un gros chantier, ça peut brasser assez fort…
Malgré les argumentations qui font partie de son quotidien, elle aime beaucoup pratiquer son métier dans l’industrie de la construction : « j’ai toujours aimé le côté physique des choses, et comprendre les aspects d’ingénierie. Il y a un problème à régler ? Il faut trouver des solutions concrètes et penser autrement que de s’en remettre aux tribunaux pour régler nos différends. » ajoute-t-elle en souriant.
Depuis trois ans, elle siège au conseil d’administration des Elles de la construction alors que la cause des femmes et leur avancement l’a toujours interpelée. « Même si on constate un nombre grandissant de femmes en construction, il y a encore un plafond de verre à briser pour les postes de gestion ou de direction. Ici, chez EBC, on est chanceux, c’est une femme qui est présidente, et une de nos vice-présidentes est responsable de gros chantiers dans le Grand Nord. » Ça vaut la peine d’être souligné.
Est-ce pour cette raison qu’elle s’est sentie investie d’une mission et qu’elle a décidé de créer un nouveau Comité de la diversité et de l’inclusion dans l’entreprise dans laquelle elle travaille ? « Je crois que le talent et l’effort devraient nous ouvrir toutes les portes. Avec l’appui de la direction de l’entreprise, j’ai pu organiser ce comité composé de membres de la direction et du personnel, et j’en suis très fière. Je suis convaincue que c’est en mélangeant les genres, en discutant et en travaillant ensemble que l’on pourra faire tomber des comportements discriminatoires ou néfastes, en général issus de biais inconscients. Et puis, l’idée est aussi d’aller chercher les meilleurs talents là où ils se trouvent, notamment chez les femmes ! ». On lui souhaite le plus franc succès !