Portrait inspirant de femmes inspirantes – Audrey Grindrod

« Quand on me demande ce que je fais, je ne me positionne jamais comme une femme qui travaille en construction; je travaille en construction ! Quand tu t’assumes et que tu oses, tu ne te mets – et on ne te met pas – automatiquement dans un statut de minorité. Tu joues alors d’égal à égal avec ton interlocuteur. »

Audrey Grindrod

Audrey Grindrod

Directrice, développement des affaires, Rive-Sud de Montréal, Fransyl<br>MEMBRE DU COMITÉ DES FEMMES PROFESSIONNELLES DES ELLES DE LA CONSTRUCTION <br> MEMBRE DU NATIONAL WOMEN IN ROOFING

Vous connaissez certainement cette expression : « le phénix renaît de ses cendres ». C’est certainement la plus appropriée pour définir Audrey Grindrod. Sans entrer dans les détails, on peut aisément affirmer que cette femme a affronté de grosses tempêtes dans sa vie et a bataillé fort pour se tenir debout aujourd’hui, pour elle et ses enfants. Or, malgré le côté obscur de tout un pan de son parcours de vie, le premier mot qui nous vient à l’esprit quand on la rencontre et qu’on échange avec elle, c’est « lumineuse ». Peut-être est-ce dû à sa chevelure d’un blond immaculé ou à son sourire aux lèvres qu’elle gardera tout au long de notre conversation.

Mère monoparentale de cinq enfants, dont trois adolescents, Audrey a vécu une véritable renaissance… il y a cinq ans, à l’âge de 45 ans, en espérant qu’elle ne nous en voudra pas de dévoiler son âge. C’est à cette période qu’elle s’est affranchie de toutes sortes de liens qu’elle traînait comme des boulets pour retourner sur le marché du travail et subvenir, seule, à ses besoins et à ceux de ses enfants.

Mais quel parcours depuis ! Le hasard a fait qu’elle a obtenu ses premiers emplois dans des entreprises de l’industrie de la construction. Service à la clientèle dans l’une, chargée de projets dans une autre, elle se rend vite compte qu’elle se sent très à l’aise dans ce milieu. « On travaille avec du real people; il y a une certaine transparence dans les relations humaines. C’est sûr que dans un milieu d’hommes, le naturel peut parfois vite revenir au galop mais pour ma part, cela n’a jamais été bien méchant en général », tient-elle à préciser.

Son aventure professionnelle chez Fransyl, une entreprise de systèmes et de produits isolants de toiture, elle l’a débutée au culot en allant porter directement son CV. Elle a alors décroché un poste au service à la clientèle et, en l’espace de huit mois seulement, elle a été promue d’abord comme responsable administrative de la succursale de Montréal puis comme directrice-adjointe de Montréal et superviseure administrative de la succursale de la Rive-Sud de Montréal.  Et ce 1er juin, elle en deviendra la directrice, et par le fait même, la première femme de l’entreprise à prendre la direction d’une succursale.

On vous le dit, c’est un phénix et une pionnière dans une seule personne ! « Quand je suis entrée dans l’entreprise, je m’étais fixé deux objectifs : atteindre un certain  salaire et être connue dans l’industrie pour mes compétences et mon professionnalisme. J’ai relevé ces deux défis, et j’en suis pas mal fière. Bien sûr, il m’arrive encore de me pincer et de me demander comment je peux mériter ça, mais je me dis vite que j’ai travaillé fort pour en arriver là. Et surtout, j’ai osé et toujours gardé la foi. ».

Paroles d’une porteuse d’espoir pour toutes celles qui envisagent de faire le saut dans l’industrie.