Portrait inspirant de femmes inspirantes – Sarra Fekih

« Oser contribuer c’est avant tout oser le partage du meilleur de soi-même. »

SARRA FEKIH

SARRA FEKIH

Architecte O.A.Q et chargée de projets, COHÉSIO Architecture et Vice-présidente du conseil d’administration, Elles de la construction.

D’origine tunisienne, titulaire d’une maîtrise en architecture décrochée à vingt-cinq ans, et affiliée à l’Ordre des architectes de Tunisie, Sarra Fekih est arrivée au Québec en 2017. Alors que son diplôme était reconnu, elle a toutefois entrepris les démarches nécessaires  pour préparer l’Examen des Architectes du Canada (EXAC) et faire un stage en entreprise d’une durée de deux ans afin d’intégrer l’Ordre des architectes du Québec. En parallèle de la préparation de l’examen, elle s’est également inscrite à l’Université de Montréal en montage et gestion de projets d’aménagement. Cinq ans après son arrivée, Sarra a obtenu son premier emploi à titre d’architecte et chargée de projets au sein de la firme COHÉSIO Architecture.

« J’aime beaucoup le monde de l’architecture ; c’est comme un jeu avec divers intervenants avec lesquels il faut créer et innover, mais aussi trouver des solutions pour déjouer des imprévus de toutes sortes. »

Vous avez bien compté, elle a aujourd’hui tout juste trente ans. Si elle est la plus jeune chargée de projets au sein de son entreprise, elle l’est aussi au sein du conseil d’administration des Elles de la construction au sein duquel elle occupe le poste de vice-présidente. À ce titre, elle défend la place de la femme dans l’industrie de la construction, notamment les femmes immigrantes dans leurs démarches de reconnaissance de leurs diplômes et compétences. « Je suis passée par ce chemin-là, et j’ai réussi à « débroussailler le terrain » pour trouver la sortie, ou plutôt l’entrée devrais-je dire, dans l’industrie, précise-t-elle. Alors, pourquoi ne pas faire profiter les autres de ma propre histoire pour les aider à trouver leur propre voie ? ».

Quels sont ses objectifs pour les prochaines années ? Elle n’hésite pas à affirmer que d’avoir d’ores et déjà accès à des chantiers est un privilège, et elle remercie ses collaborateurs et les clients de la firme de la confiance qu’ils lui accordent dans le cadre des différents projets qu’elle entreprend avec eux. Elle souhaite donc continuer à acquérir toutes les compétences techniques nécessaires à l’exercice de son métier. Et bien sûr continuer à accompagner des femmes, certes immigrantes, mais aussi les jeunes femmes dans leurs débuts dans l’industrie et dans leur cheminement professionnel; l’objectif étant de contribuer à la construction d’une industrie toujours plus inclusive.

 Derrière une voix toute douce se cache ainsi une jeune femme très déterminée qui adore, certes, son travail et le monde de l’architecture, et sans aucun doute les gens.  « Je ne suis pas une personne qui aime travailler en solo. Selon moi, on

ne peut pas avancer seul. Cela vaut pour autant pour chacun d’entre nous, mais aussi pour la société en général qui a besoin d’une diversité de personnes, de parcours et d’expériences. ». Que de paroles sages dans la bouche d’une jeune femme de trente ans. Imaginez ce que cela va être quand elle aura vingt ans de plus !